CO2
La Suisse adopte sa Stratégie nationale pour l’hydrogène

Validée au mois de décembre 2024 par le Conseil fédéral, cette stratégie a pour but d’encadrer le développement de la filière hydrogène et des dérivés Power-to-X (des agents énergétiques à l’état gazeux ou liquide produits à partir d’hydrogène, comme le méthane et le méthanol synthétiques). L’hydrogène devra provenir de processus neutres en CO2 et être utilisé là où cela est économiquement et écologiquement judicieux. La production et le stockage d’hydrogène en Suisse pourront être soutenus pendant six ans grâce aux mesures de la Loi sur le climat et l’innovation. Il est également nécessaire de développer l’infrastructure de l’hydrogène sur l’ensemble de la chaîne de valeur, tout en renforçant le pôle suisse de formation et d’innovation par le développement des technologies nécessaires. Il s’agit enfin d’assurer le raccordement au réseau européen de transport d’hydrogène et de renforcer l’importation par des coopérations et des partenariats internationaux. 

Rail
Les CFF sont passés au vert

Depuis le 1er janvier 2025, les trains des CFF sont alimentés par de l’électricité issue à 100% de sources renouvelables, certifiée par des garanties d’origine. Jusqu’ici, 90% du courant provenait de l’hydroélectricité et 10% d’une participation dans l’énergie nucléaire datant des années 1970. Cette part est désormais revendue sur le marché, tandis que la quantité correspondante d’électricité renouvelable y est achetée. Ce changement s’inscrit dans la stratégie de durabilité des CFF visant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 90% d’ici à 2040. Pour atteindre ces objectifs climatiques, l’entreprise mise sur les économies d’énergie, les énergies renouvelables et des alternatives écologiques. Les CFF rappellent au passage que le train est à l’origine de seulement 0,3% des émissions de CO2 produites par les transports en Suisse. 

Électricité
Les voitures électriques au service du réseau

Un rapport consacré à la recharge bidirectionnelle et à la recharge intelligente pour les véhicules électriques a été approuvé par le Conseil fédéral au mois de décembre 2024. Ce document montre comment ces véhicules peuvent devenir des solutions de stockage et d’équilibrage pour le réseau électrique. La recharge bidirectionnelle permet en effet d’utiliser le courant stocké dans les batteries pour rouler, mais aussi de le réinjecter dans le réseau ou pour approvisionner directement un bâtiment en électricité. La mobilité électrique pourrait également favoriser l’intégration de la production croissante et décentralisée de courant renouvelable. Les gestionnaires de réseaux pourront notamment introduire des tarifs dynamiques pour encourager les pratiques de « smart charging » visant à décaler la recharge des véhicules électriques aux heures de faible sollicitation du réseau. Selon le rapport, le déploiement de telles technologies devrait permettre d’éviter des investissements coûteux dans des infrastructures supplémentaires sur le réseau ou la mise en place de capacités de réserve additionnelles.

Économie
Le boom des start-up cleantech en Suisse

La seconde édition du « Panorama des start-up cleantech », publiée par CleantechAlps, dresse un état des lieux détaillé de l’écosystème des technologies propres en Suisse. Ce rapport met ainsi en lumière la vitalité du secteur, avec environ 50 nouvelles start-up créées chaque année, soit presque une chaque semaine ! Parmi elles, de nombreuses jeunes pousses valaisannes, portées notamment par le dynamisme du Campus Energypolis. Le « Panorama » présente également une cartographie des start-up, des analyses de tendances et, à travers quelque 70 portraits d’entreprises, des exemples concrets de réussite, soulignant le rôle clé des technologies vertes dans la transition vers une économie durable.

Montagne
Le changement climatique menace les cabanes du Club alpin suisse

Le Club alpin suisse (CAS) analyse les impacts du changement climatique sur ses 152 cabanes et bivouacs dans le cadre de l’étude « Cabanes 2050 ». Les résultats préliminaires montrent que plus d’un tiers des cabanes pourraient devenir instables à cause du dégel du pergélisol, et que 42 d’entre elles sont menacées par des éboulements. L’approvisionnement en eau potable devient également problématique. « Le changement climatique nous contraint à repenser nos concepts », déclare Ulrich Delang, président du CAS. Des adaptations majeures, notamment structurelles et financières, sont nécessaires.

Le chiffre
4,3 TWh

C’est la quantité d’électricité gaspillée chaque année en Suisse par des appareils fonctionnant inutilement – par exemple, quand tout est allumé alors qu’il n’y a personne dans la pièce. Et cela ne représente pas moins de 8% de la consommation des ménages, des services et de l’industrie, selon un récent rapport du Conseil fédéral. Ce gaspillage résulte d’un manque de connaissances chez les consommateurs, mais aussi d’obstacles d’ordre technique ou financier. Une meilleure information, des incitations financières et les innovations techniques peuvent toutefois remédier à la situation. Le rapport indique que l’introduction de systèmes de mesure intelligents (smart meters) d’ici à 2027 représente une chance de sensibiliser les ménages et les entreprises de petite taille à la réduction de ces pertes d’énergie.

EPFL
Six chaires supplémentaires à l’EPFL Valais

La troisième phase du développement de l’EPFL en Valais est en marche. Douze ans après avoir posé les bases de leur collaboration, la prestigieuse école et le canton confirment leur ambition commune de créer, à Sion, un pôle de recherche, d’innovation et de formation d’envergure nationale et internationale autour de la transition énergétique. Six nouvelles chaires vont ainsi être mises sur pied d’ici à 2032, dans les domaines de l’énergie hydraulique, des systèmes de stockage d’énergie, des interfaces/surfaces de matériaux, de la sédimentation des réservoirs, de la décarbonation, ainsi que des matériaux et systèmes de batteries.

-8,8%
Emissions de CO2

C’est une bonne nouvelle : les émissions de CO2 liées aux combustibles ont nettement diminué en Suisse en 2023 par rapport à 2022, selon les chiffres communiqués par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). La baisse porte surtout sur le gaz et l’huile de chauffage, et résulte de l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments et du recours accru aux énergies renouvelables pour le chauffage. Quant aux émissions liées aux carburants, si elles ont diminué de 5,2% par rapport à 1990, année de référence, elles sont toutefois restées au même niveau qu’en 2022.

Recherche
Digital lifestyle et économies d’énergie font bon ménage

Quel est l’impact du home office sur la consommation d’énergie ? C’est ce qu’à étudié une équipe de chercheurs de l’Institut Paul Scherrer, dont l’objectif du projet est d’« identifier des voies robustes qui mènent à un système énergétique suisse durable et résilient ». Et leurs conclusions, basées sur un modèle de calcul complexe et plusieurs scénarios, sont sans appel : le style de vie qui fait la part belle au numérique (digital lifestyle) permettrait bel et bien d’économiser 10 à 20% d’énergie d’ici à 2050 par rapport à aujourd’hui.

Solaire
Pari réussi pour Soleva

Voyager de façon plus durable, telle est l’ambition de l’ingénieur Tobia Wyss. Avec son équipe, il a « construit » un minibus fonctionnant à l’énergie solaire. Et pour prouver que ça marche, l’équipe a pris la route cet été. Le véhicule a ainsi parcouru 4000 km à travers la Suisse, entre le 15 juin et le 2 août derniers. Et le bilan est très positif, puisque le minibus a roulé à 97% grâce à l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques déployés sur son toit. Et maintenant ? L’équipe envisage notamment de monter une start-up pour produire et commercialiser d’autres minibus.

CO2
Les émissions carbone illustrées en vidéo

Impressionnant ! La NASA a mis en ligne une animation vidéo montrant les émissions de CO2 et la façon dont elles se dispersent dans l’atmosphère. Elle a été générée sur la base de milliards de données recueillies depuis l’espace et plusieurs stations d’observation sur Terre entre janvier et mars 2020. Elle permet notamment de voir la manière dont le CO2 issu des activités humaines s’ajoute aux émissions naturelles. On peut ainsi observer les rejets des installations industrielles ou du trafic automobile, mais aussi les conséquences des grands feux de forêt ou encore l’absorption et la libération du CO2 par les arbres et les plantes dans le cadre de la photosynthèse.

Nucléaire
Beznau prolongé?

Le groupe électrique Axpo étudie la possibilité d’exploiter la centrale nucléaire au-delà de 2030. L’objectif consiste à renforcer la sécurité de l’approvisionnement en électricité de la Suisse. La faisabilité d’une prolongation de l’exploitation des deux réacteurs dépend toutefois de plusieurs facteurs, dont le montant des investissements nécessaires à la sécurité du site au-delà d’une durée de vie de 60 ans. Axpo a déjà injecté 2,5 milliards de francs dans la mise à niveau et la modernisation des installations.

Politique
Accord européen en vue

La Confédération et l’Union européenne sont entrées en négociation. L’objectif est que notre pays puisse participer sans restriction au marché intérieur européen de l’électricité. L’accord doit contribuer à la sécurité de l’approvisionnement et à la stabilité de notre réseau, lit-on dans le mandat de négociation du gouvernement suisse. Plusieurs points de discussion restent cependant ouverts. 

Pour qu’un accord soit obtenu, il va falloir libéraliser le marché de l’électricité, ce qui implique notamment le libre choix du fournisseur. En contrepartie, les entreprises énergétiques suisses doivent pouvoir s’exprimer dans le cadre des instances européennes.

Exploration
L’autosuffisance à la danoise

Renommée autrefois pour ses cultures de fraises et de pommes de terre, l’île danoise de Samso s’est métamorphosée en un laboratoire vivant de durabilité énergétique. Avec sa superficie de 144 km2 et sa situation ensoleillée, Samso est devenue une référence internationale dans ce domaine. 

En 2007, elle a été la première île au monde à fonctionner entièrement avec des énergies renouvelables. Cette performance lui a valu de recevoir le prestigieux «Prix de l’action climatique mondiale de l’ONU» en 2021. Des étudiants de la HES-SO Valais-Wallis s’y sont rendus ce printemps pour analyser en conditions réelles les mécanismes du management de l’énergie.

Recherche
HES-SO romandes très «smart»

Les nouvelles formes de production décentralisées d’électricité et l’évolution des habitudes de consommation mettent sous pression les réseaux de distribution. Dans le cadre de la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération, les secteurs ingénierie et architecture de quatre hautes écoles romandes (Fribourg, Genève, Vaud et Valais) ont réuni leurs compétences au sein du projet «Exposition». 

Ce programme de la HES-SO vise à concevoir un quartier intelligent: le «Smart Energy District». Celui-ci cherchera à proposer des solutions viables aux différents acteurs de l’énergie électrique. Ce concept a été dévoilé lors du Salon Energissima de Bulle à la mi-avril.

Talents
Concours de pitchs de start-up

La deuxième édition du Smart Energy Start-up Pitch Contest aura lieu au Campus Energypolis de Sion le 30 août 2024 dans le cadre de l’Event Smart Energy. Toutes les jeunes pousses fondées en 2014 et ultérieurement qui ont développé (ou qui sont en train de développer) un produit ou un service en lien direct avec l’énergie peuvent déposer leur candidature jusqu’au 7 juin 2024. 

Le comité d’organisation sélectionnera ensuite parmi elles 10 finalistes. Ces lauréats auront alors cinq minutes chrono pour faire la différence. Trois prix d’une valeur totale de CHF 9’000.- sont à gagner.

Vaud
Le premier parc éolien du canton a été inauguré.

C’est après 25 longues années de procédure et deux ans de chantier que les six éoliennes perchées sur les crêtes du Jura vaudois ont été inaugurées. L’exploitant, Romande Energie, assure que le parc éolien de Sainte-Croix fournit 22 millions de kWh, ce qui représente l’ensemble de la consommation annuelle des ménages et industries de la commune homonyme, dès ce mois de janvier. Avec ces six nouvelles éoliennes, la Suisse en compte désormais 47.

Record
Chute des émissions de CO2 en Allemagne

Les émissions de CO2 de la première nation industrielle en Europe ont atteint leur plus bas niveau depuis 1950 en 2023. Ces émissions sont de 46% inférieures à celles de l’année de référence, 1990. Cette baisse est principalement due à la baisse de l’utilisation du charbon dans la production d’électricité. Près de 55% de l’électricité produite en 2023 l’a été à partir d’énergies renouvelables, éolien et solaire en tête. 

Minerais
La Norvège autorise la prospection dans ses fonds marins

Le Parlement norvégien a voté début janvier l’ouverture d’une partie de ses fonds marins à la prospection minière. En espérant devenir un grand producteur mondial de minerais, la Norvège s’assure de réduire sa dépendance en cuivre, zinc et cobalt notamment. La Russie et la Chine étant actuellement les grands fournisseurs actuels de ces métaux de la transition écologique. Des ONG et scientifiques alertent sur les dégâts que cette exploitation pourrait engendrer à l’environnement. Olso a ouvert à cette pratique controversée 280.000 km2 de ses fonds marins, soit l’équivalent de sept fois la surface de la Suisse dans une région jusqu’ici largement inexplorée. 

Gaz
Des cavités rocheuses comme réservoir à gaz

Contrairement à ses voisins européens, la Suisse ne possède pas de capacité de stockage pour le gaz qu’elle importe. Le projet consiste à injecter du gaz comprimé dans des cavités rocheuses recouvertes d’une enveloppe en acier afin d’assurer l’imperméabilité de ces réservoirs. Le projet, à l’étude dans la région d’Oberwald, en Haut-Valais, permettrait de stocker jusqu’à 1,5 térawattheure, soit 4% de la consommation nationale de gaz naturel. Il est actuellement soumis au Conseil fédéral. Ce type de stockage existe déjà en Suède. 

Innovation
Produire de l’électricité en cultivant

Insolight, une start-up de l’EPFL a mis au point des installations agrivoltaïques qui  stimulent la croissance des cultures et produisent de l’électricité solaire. La technique s’appelle Insolagrin. Elle se veut de stimuler la croissance des cultures en leur apportant la quantité appropriée de rayonnement solaire et en les protégeant de la pluie et de la grêle. L’installation remplace les films plastiques qui recouvrent, généralement les tunnels et les serres. Les modules solaires translucides produisent en même temps de l’électricité. Les agriculteurs peuvent choisir entre utiliser l’électricité produite pour leur consommation ou de l’injecter dans le réseau. 

3 questions à
Gilles Varone

Meilleur jeune cuisinier de Suisse

Lire l'article

Margaux Peltier

Cofondatrice de la start-up Enerdrape

Lire l'article