
« Ce dont je rêve, je le fais »
Interview
Laure-Emmanuelle Perret, Cofondatrice de Lightseeds
2:23 | Portrait
Sur tous les fronts
Avec une entreprise en plein développement, cette Neuchâteloise de 49 ans mène en ce moment plusieurs projets de front. Mais elle aspire aussi à ralentir bientôt la cadence pour se « concentrer sur un seul projet à la fois ». Car en plus de Lightseeds, Laure-Emmanuelle Perret dirige sa propre société de conseil en matière d’implémentation du solaire, LMNT Consultancy. Elle est également co-fondatrice de Compáz, une association dont le but est de monter des projets alliant art et science, afin de parler des enjeux technologiques à un public plus large et de manière plus émotionnelle.
« Je suis intéressée par beaucoup de choses. Mais c’est principalement l’envie de travailler avec des gens motivés et inspirants qui me porte. »
Avoir un impact
Laure-Emmanuelle Perret est titulaire d’un doctorat en chimie et aime danser le flamenco. Principalement active dans la recherche fondamentale, elle a eu besoin de faire un pas dans une autre direction. « J’avais envie de faire quelque chose qui ait un impact direct. » C’est en rencontrant Christophe Baillif, professeur à l’EPFL, qui venait alors de reprendre la direction du Laboratoire de photovoltaïque, qu’elle met le pied dans le solaire. D’abord au sein de l’EPFL, puis au Centre suisse d’électricité et de microtechnique (CSEM) de Neuchâtel.
Action et simplicité
Pas du genre à se mettre en avant, elle préfère l’action aux beaux discours. Ce dont elle rêve, elle le fait. C’est la stratégie qu’elle a trouvée pour ne plus déprimer devant l’état actuel du monde. « Les gens trouvent ça génial, mais la réalité, c’est que c’est souvent très inconfortable. On prend des risques. Cela demande de l’énergie qui ne tombe pas du ciel. Mais c’est ce que j’ai trouvé pour me sentir bien. » Elle a aussi décidé de faire des choses simples sa priorité : « Faire en sorte que la vie se passe bien pour moi et les gens que j’aime. » Cela ne signifie pas fermer les yeux sur ce qui se passe ailleurs, bien au contraire. « Mais je crois profondément qu’agir à son échelle de manière cohérente a un impact plus large que d’essayer de sauver le monde. »
Moins lourd, moins cher, plus écolo
En fondant Lightseeds en septembre 2024, Laure-Emmanuelle Perret et Pierrick Duvoisin ont fait le pari qu’alléger le poids du panneau solaire contribuerait à réduire ses coûts d’installation, qui restent encore un frein important. Optimisé pour s’adapter à une structure existante, notamment verticale, le module photovoltaïque de Lightseeds dit adieu au verre, remplacé par un substrat fait de carton recyclé. Son poids chute ainsi de 60%. Plus facilement maniable, ses coûts d’installation baissent de 25% par rapport à ceux d’un panneau traditionnel. Enfin, grâce au nombre réduit de matériaux nécessaires à sa fabrication, l’empreinte carbone du module baisse aussi de 50%.