3 questions à Loris Mittaz
Comment la musique, qui est votre passion, influence-t-elle votre perception du monde qui vous entoure?
Mon parcours est particulier. Je jouais d’abord au football quand j’étais petit. Je souffre d’une maladie qui me fait perdre progressivement la vue. Mes parents ont souhaité que je trouve un autre hobby. Le hasard a voulu que ce soit le piano. J’ai commencé à huit ans et j’ai bien accroché.
Le piano me permet également de transmettre des émotions au public.
Ceci dit, mon père me faisait déjà écouter du rock, dont Dire Straits et Pink Floyd. Je me souviens que je prenais une raquette de tennis et que je mimais leurs solos de guitare. J’aimais voir leurs concerts. Je trouvais incroyablement puissant que leur musique leur permette de communiquer de manière aussi directe avec des dizaines de milliers de spectateurs.
En faire mon métier est devenu un rêve. Depuis quatre ou cinq ans, je passe huit heures par jour en studio à jouer du piano. À titre personnel, la musique me permet de canaliser mes émotions quand celles-ci sont trop positives ou trop négatives. Le piano me permet également de transmettre des émotions au public.
© Samuel Devantéry
Vous participez au Week-end au bord de l’eau. Dans votre commune, cet élément est en plus très présent avec ses lacs et ses bisses. Est-ce que le son de l’eau, sa force et l’énergie qu’elle génère ont de l’importance pour vous?
C’est amusant que vous me parliez de cela. Je me produis en fait souvent au bord de l’eau. Je viens de donner un concert privé où j’ai joué dos au Rhône. Il n’y avait qu’une trentaine de personnes, mais il régnait un silence incroyable. J’ai trouvé cette expérience très apaisante. L’eau favorise la rêverie.
Je vais aussi jouer sur la rive d’un lac à Crans-Montana pour la prochaine fête nationale. J’apprécie le bruit des vaguelettes, comme j’aime celui d’un fleuve qui s’écoule.
Plusieurs titres de mes deux premiers albums font d’ailleurs référence à la nature.
Intégrez-vous une dimension de durabilité à vos prestations?
Je n’introduis pas spécialement cette dimension dans mes concerts. Mais je suis évidemment sensible à ce thème. Je le prends en compte comme bon nombre de personnes.
Plusieurs titres de mes deux premiers albums font d’ailleurs référence à la nature, dont «Ground», qui signifie sol en français. J’évoque également les forêts et l’horizon avec l’idée d’une ouverture sur l’infini qui me plaît beaucoup.
En tant qu’artiste, je me sers d’un piano et je n’utilise donc aucune source d’énergie, ce qui ne nuit pas à l’environnement.