Le Maroc, futur leader dans la production mondiale d’hydrogène vert

Pionnier des énergies renouvelables en Afrique du Nord, le Royaume du Maroc se positionne pour devenir un acteur majeur dans le secteur de l’hydrogène vert, marquant une avancée significative dans la transition énergétique mondiale. Grâce à ses abondantes ressources en énergies renouvelables, notamment solaire et éolienne, le pays ambitionne de produire de l’hydrogène vert à grande échelle.

Du stockage à la formation d’ingénieurs, le Maroc capitalise sur son expertise en énergies renouvelables, et prépare un écosystème englobant toute la chaîne de valeur de l’hydrogène vert. Plusieurs microprojets pilotes de production d’hydrogène et d’ammoniac verts ont été développés par l’Institut de recherche en énergie solaire et en énergies nouvelles (IRESEN), aux côtés de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), alors que le groupe OCP ouvre la voie avec des nouveaux projets de stations de dessalement de l’eau de mer.

Du Maghreb à l’Europe via un réseau de pipelines

Une fois produit, l’hydrogène vert marocain devrait être acheminé vers le sud de l’Europe à bord de navires écologiques spécialisés. Propulsés par l’hydrogène qu’ils transportent, ces bateaux sont le symbole d’une révolution dans le domaine du transport maritime, parce qu’ils réduisent considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Un mode de transport innovant, qui ouvre la voie à une nouvelle ère de commerce plus durable entre l’Afrique du Nord et l’Europe. Mais l’acheminement de l’hydrogène ne s’arrête pas aux côtes méridionales de l’Europe : un réseau de pipelines est envisagé pour transporter l’hydrogène vert du Sud au centre, voire au Nord de l’Europe. Cette infrastructure cruciale devrait jouer un rôle déterminant dans la distribution efficace de l’hydrogène à travers le continent, facilitant l’accès à une source d’énergie propre et renouvelable pour de nombreux pays européens.

Le Valais, un point névralgique

Selon le rapport d’un consortium de gaziers européens, plus de 23’000 kilomètres de réseau achemineront l’hydrogène à travers l’Europe d’ici à 2040. Dix pays, dont la Suisse, participent au projet. Les initiateurs du projet prévoient de graduellement baisser les volumes de gaz présents dans les gazoducs existants et de progressivement les remplacer par des volumes d’hydrogène. Près de trois quarts du réseau destiné à l’acheminement de l’hydrogène à travers l’Europe serait donc constitué de gazoducs existants. Situé stratégiquement sur la route du pipeline qui traversera la Suisse du Nord au Sud, des possibilités de stockage d’hydrogène sont étudiées en Valais. L’entreprise GRZ Technologies, la première spin-off de l’EPFL Valais, explore notamment les possibilités de stockage de cette énergie verte.  

L’hydrogène marocain en quelques chiffres

Les principaux types d’hydrogène

Selon la source d’énergie à partir de laquelle il est produit, l’hydrogène est catégorisé par couleur. Les trois types qui dominent actuellement le marché sont les suivants : 

L’hydrogène vert:

Également appelé hydrogène propre, il est produit via l’électrolyse de l’eau, à partir de sources d’énergies renouvelables telles que l’énergie solaire, éolienne, hydraulique ou géothermique. Contrairement à l’hydrogène gris, produit à partir de gaz naturel, il ne génère pas de gaz à effet de serre lors de sa production. Il est considéré comme plus respectueux de l’environnement. 

L’hydrogène turquoise:

Il est obtenu à partir de la pyrolyse du méthane, qui consiste à convertir du gaz naturel en hydrogène et en carbone solide. Le carbone résultant de ce procédé est alors stocké sous forme solide. Comme l’hydrogène vert, l’hydrogène turquoise présente l’avantage d’éviter les émissions de CO2. 

L’hydrogène blanc, ou hydrogène natif ou naturel:

C’est le dihydrogène présent dans la nature, que ce soit dans les sols, les roches ou les gisements de gaz naturels.

Il existe encore d’autres types d’hydrogène, tels que l’hydrogène noir, brun, jaune, rose ou bleu.