Le monde de demain

CopenHill, l’incinérateur géant sur lequel on skie

Bâtiment de l’année 2021 aux allures irréelles et fantaisistes, le CopenHill a révolutionné notre vision des usines d’incinération. Tout en fournissant quelques 150’000 foyers en énergie, le bâtiment dispose également de complexes récréatifs telle qu’une piste de ski sèche, un sentier de randonnée ou un mur d’escalade, le tout dans un « jardin luxuriant ».

Aquelques kilomètres du centre-ville de Copenhague, dans la banlieue résidentielle de la capitale danoise, un drôle d’ovni. Celui de tous les superlatifs. Avec son mur d’escalade de 85 mètres de haut, le plus grand du monde, ses pistes de ski en revêtement synthétiques, Amager Bakke, aussi surnommé CopenHill, est visible de loin. C’est l’une des rares éminences de cette ville située au niveau de la mer. Mais cette installation futuriste comprend également un incinérateur de déchets fournissant eau chaude et électricité à respectivement 160’000 et 62’500 foyers de la capitale danoise.

Cet ambitieux projet signé par le cabinet d’architectes BIG (Bjarke Ingels Group) a été récompensée par le titre d’Immeuble de l’année lors du Festival mondial d’architecture 2021. Hormis son apparence, CopenHill avait aussi pour ambition d’être l’un des incinérateurs les plus performants du monde en termes d’impact environnemental. Un atout pour Copenhague qui ambitionne de devenir la première capitale mondiale neutre en carbone, à l’horizon 2025.

La particularité du bâtiment ne tient pas tant à son emprunte environnementale, à son emplacement, dans un quartier résidentiel à deux kilomètres du Palais Royal et à son architecture particulière, mais plutôt par l’aménagement de l’espace urbain proposé. Celle-ci fournit un espace multifonctionnel destiné à des activités sociales et sportives. Ce bâtiment constitué d’énormes briques d’aluminium, longues de 3,3 mètres en alternance avec des baies vitrées qui éclairent l’intérieur de l’usine, est ainsi devenu un exemple d’aménagement de l’espace urbain. Un exemple qui contredit les fréquentes oppositions de la part des riverains à ce genre d’installations pourtant essentielles.

Vue de la cheminée de refroidissement de la centrale de Copenhill, à Copenhage (Danemark).
Un skieur remonte la pente sur le toit de la centrale de Copenhill.

Au-delà de sa fonction récréative, le toit végétalisé (plus de 300 arbres y sont implantés) de l’usine assure une fonction écologique pour la ville, évitant la création d’un ilot de chaleur et en réduisant le ruissellement des eaux de pluie. Ces aménagements extérieurs permettent ainsi de valoriser l’usine de recyclage des déchets et de dépasser son rôle industriel puisqu’elle offre, aux habitants de Copenhague et aux touristes, un espace de vie jusqu’ici inexistant.

Quelques chiffres sur CopenHill

Longueur en mètres d’une brique d’aluminium

3.3m

Nombre d’arbres implémentés sur le toit de la structure

300

Nombre de foyers chauffés et fournis en énergie (en million)

62.5

Personnes chauffées et alimentées en énergie (en million)

160