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La circularité, chemin vers une économie durable

L’état actuel de la planète, la surexploitation des ressources naturelles, le réchauffement climatique, nous imposent de repenser de façon durable nos modèles de consommation et de production. Cela peut se faire grâce à l’économie circulaire.

Aujourd’hui, l’économie mondiale est encore largement linéaire : les matières premières sont extraites, transformées en produits de consommation qui sont vendus, utilisés, puis jetés. Il en résulte une raréfaction des matières premières, beaucoup d’émissions polluantes et de grandes quantités de déchets.

L’économie circulaire se situe, elle, à l’opposé et repose sur les « 4R » que sont : réduire, réparer, réutiliser, recycler. Au contraire de l’obsolescence programmée, dans cette boucle, le réemploi des matières est la règle. Le Canton du Valais s’appuie d’ailleurs sur ces 4 axes dans son dernier plan de gestion des déchets (2023). Il prépare actuellement une plateforme de communication qui recensera les nombreuses initiatives et possibilités accessibles au citoyen. Passons en revue ces quatre axes et ce qu’ils signifient.

Réduire ; ou repenser nos besoins

Réduire, c’est tout d’abord travailler sur nos besoins. Autrement dit, se poser la question : « Ai-je besoin des choses que j’achète ? »  Et réduire la demande, c’est baisser la production. Mais il s’agit aussi d’acheter de meilleure qualité, afin de diminuer le gaspillage dû à la faible durée de vie des objets.

À la place d’acheter, il est aussi possible de faire appel à des services de prêt et de location. Les « objethèques » se font de plus en plus nombreuses ; tout comme une bibliothèque, mais pour les objets, elles permettent d’emprunter des biens dont nous n’avons qu’occasionnellement l’utilité. En Valais, citons l’Archipel à Sion, ou Le Stamm, à Sierre.

Dans le domaine alimentaire également, il y a beaucoup à faire. En Suisse, 600 CHF de nourriture sont jetés par année et par personne. La solution : mieux réfléchir à nos besoins pour éviter d’acheter de trop grandes quantités qui finiront dans la poubelle. Mais 1/3 de la quantité de nourriture globale gaspillée n’arrive même pas dans les foyers. Mal calibrés, ils ne sont pas vendables dans les supermarchés. Des plateformes comme celle d’UglyFruits rachètent aux producteurs leurs fruits et légumes « pas beaux » et les revendent au consommateur. Les magasins de vrac ou l’achat directement auprès du producteur (vente directe ou livraison de paniers) sont quant à eux de bonnes solutions pour lutter contre l’excès d’emballages plastiques, source de pollution et de gaspillage.

Réparer ; des lois à améliorer

La réparabilité d’un objet est en grande partie la responsabilité des fabricants. Pour arriver à des changements, des lois doivent être instaurées. Sur ce point, la Suisse est encore un peu à la traîne, mais la révision du droit de la garantie ainsi que celle sur la protection de l’environnement permettront d’une part d’obtenir un droit à la réparation au lieu du remplacement d’un objet et d’instaurer un indice de réparabilité sur les produits mis en vente. Privilégier la réparation à l’achat neuf est un excellent moyen d’être « circulaire ». Nous trouvons en Valais de nombreux magasins de réparation, notamment pour l’électroménager et l’électronique. Les Repair Café permettent également de faire réparer nos objets auprès de réparateurs amateurs lors de journées dédiées. A Sion, les prochains auront lieu en juin et en août.

Réutiliser et recycler ; un cycle vertueux

Un énorme potentiel de l’économie circulaire se trouve dans la réutilisation des objets et matériaux. Pour le consommateur lambda, réutiliser veut en grande partie dire faire appel au marché de seconde main, qui prend de l’ampleur. Ou faire preuve de créativité pour détourner un objet de son utilisation d’origine.

Le recyclage arrive en dernier ; lorsque l’objet atteint sa fin de vie, ses matières premières sont récupérées pour créer un autre objet. Par exemple, la toute jeune startup Puffcycling, issue de la HES-SO Valais, a réussi à récupérer des batteries de puffs, pour les recycler en chargeurs portables pour smartphones (powerbanks).

Autre exemple : en Valais, 30 boites de collecte pour téléphones portables et tablettes sont disponibles sur tout le territoire. Elles sont gérées par la Fondation Saint-Hubert, en collaboration avec l’association NoOps. Les appareils ne pouvant être reconditionnés pour être revendus sont démontés au sein des ateliers protégés de la Fondation pour en extraire les composants. Ces derniers sont ensuite revalorisés dans les filières correspondantes (métaux, aimants, néodyme, cuivre, etc.). On le comprend : ainsi, rien ne se perd, tout se transforme.