Livraisons zéro pollution
Aujourd’hui, les livraisons en centre-ville restent majoritairement effectuées par des camions. Cette approche, loin d’être dans l’air du temps, engendre d’importantes nuisances sonores, beaucoup d’émissions de CO2, et contribue à la congestion du trafic dans les quartiers concernés. Cependant, l’aménagement urbain se modifie, les rues se piétonnisent, des écoquartiers sans voiture sortent de terre et de nombreuses places de parking se transforment en terrasses de restaurants. Certaines rues deviennent ainsi difficilement accessibles aux camions de livraison. Une donne qui rend indispensable le développement de solutions efficaces et durables pour la logistique dans les centres urbains.
Faciliter le transfert entre camion et vélo
Ce défi, l’entreprise OVO a décidé de le relever dans la Cité de Calvin. Depuis 2020, elle développe des services de logistique urbaine grâce à une flotte de vélos-cargos capables de transporter des charges allant jusqu’à 250 kg. À travers le déploiement de dépôts relais (« micro-hubs ») dans des lieux stratégiques à la ceinture de Genève et la création d’un dépôt en gare de Lancy-Pont-Rouge (« City-hub »), elle entend favoriser la décarbonation des derniers kilomètres des livraisons à effectuer dans le centre-ville. Les marchandises prises en charge dans les dépôts sont en effet acheminées grâce à un système de tournées à vélo. L’avantage ? Moins de bruit en ville, moins d’émissions de CO2, moins d’emprise au sol et moins de trafic. En 2022, l’entreprise a lancé un projet pilote, désormais pérennisé, en installant trois « nano-hubs » en périphérie de la ville. Il s’agit de petits containers occupant la moitié d’une place de parking, qui disposent d’un système d’ouverture et de fermeture autonome alimenté par un panneau solaire. Pouvant contenir l’équivalent de deux palettes, ils sont là pour faciliter le transfert de marchandises du camion au vélo, ce dernier desservant ensuite les quartiers ciblés.
Continuer à innover
« Il y a trois ans, l’idée de nano-hub était considérée comme loufoque, et aujourd’hui le concept suscite de l’intérêt », se réjouit Olivier Starkenmann, co-fondateur d’OVO. Pour l’instant, les nano-hubs sont uniquement utilisés par OVO, mais l’idée est qu’ils soient accessibles à d’autres acteurs de la logistique urbaine. Car le but de la start-up est de se positionner en tant que facilitateur auprès des entreprises et des collectivités publiques afin de leur proposer des solutions clés en main dans ce domaine. Elle souhaite désormais développer des zones de transbordement mutualisées, c’est-à-dire des lieux partagés comprenant plusieurs nano-hubs que les transporteurs peuvent louer à certaines tranches horaires de la journée pour permettre le transfert de leur marchandise du camion au vélo.
KargoBike, le précurseur valaisan
En Valais, l’entreprise KargoBike effectue elle aussi des livraisons à vélo-cargo depuis 2016, en collaboration avec les CFF ou les entreprises de livraison. L’objectif est le même que celui d’OVO : décarboner les derniers kilomètres de la logistique en centre-ville, grâce à des livraisons effectuées à vélo. « Notre but est de diminuer autant que possible le nombre de camions en ville », commente Gaël Ribordy, fondateur de l’entreprise. Pour un volume de marchandises jusqu’à deux palettes par destinataire, les coursiers à vélo de KargoBike seraient ainsi plus performants qu’un camion. Ils effectuent aussi les relevés et expéditions de courrier pour les entreprises à des prix défiant toute concurrence, qui surpassent même ceux proposés par La Poste.
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