
Dans les coulisses de la pose des smart meters
Les quatre monteurs que nous avons interviewés sont unanimes : « Les opérations se passent extrêmement bien. » Rien à voir avec le hasard, puisqu’elles ont été orchestrées avec précision et en amont par l’entreprise. « Tous les foyers concernés sont avertis par courrier au moins quinze jours avant la visite », relève Bertrand Nanchen. « Les gens ne tombent donc pas des nues, cela aide beaucoup. » S’ajoute à cela le fait que les médias ont largement évoqué l’arrivée de ce nouveau matériel. L’opération de remplacement a ainsi démarré en juin 2024 en plaine, aux alentours de Sierre. Les travaux se poursuivent une région après l’autre, de manière à optimiser les trajets.
Bertrand Nanchen qui explique l’installation d’un smart meter à son collègue.
Une logistique bien rodée
« Nous profitons de la belle saison pour poser les smart meters en station et de l’automne-hiver pour les installer en plaine », poursuit Laurent Antille, responsable du secteur Mesures de OIKEN. Une démarche qui doit faciliter l’intervention des techniciens. « Il n’est pas toujours facile d’accéder aux chalets, car certains, surtout en altitude, sont perchés bien en retrait des routes », relève Yvan Monnet. « Il faut souvent marcher pour les atteindre, alors autant éviter de le faire lorsqu’il y a de la neige et du verglas », ajoute son collègue Guy Dayer. Il précise que les monteurs mettent un point d’honneur à éviter de sonner avant 9h du matin et après 17h, « par respect pour les vacanciers ». Et dans les entreprises, les équipes travaillent plutôt pendant la pause de midi, lorsque les employés dînent. Car si le replacement ne prend que dix à trente minutes, il nécessite une coupure de courant.
Cette nouvelle génération de compteurs est généralement bien acceptée, car elle fonctionne avec des technologies connues. À l’instar des téléphones portables, elle recourt à la 4G. Les données sont cryptées, comme pour l’e-banking, mais avec une certification METAS. Quant au stockage, il est effectué en Suisse et est garanti haute sécurité. Les smart meters ont été installés en priorité chez les producteurs d’énergie solaire, quel que soit le nombre de mètres carrés de panneaux dont ils disposent. « Ils sont très informés et apprécient de pouvoir suivre précisément leur production », relève Bertrand Nanchen.
Un remplacement de compteur effectué par Guy Dayer sous un chalet.
Ondes et données
La technologie embarquée dans ces appareils suscite toutefois son lot de questions, voire de controverses. Ainsi, quelques clients expliquant être hypersensibles aux ondes se sont sentis gênés. Bien que rares – chaque monteur a un ou deux cas en tête –, ces mésaventures marquent les esprits. Yvan Monnet a ainsi rencontré quelqu’un qui disait ressentir les ondes depuis une autre pièce. Christophe Caldelari a quant à lui retrouvé l’un des nouveaux compteurs emballé dans du papier aluminium, « pour minimiser son impact ». « Mais le jour où je suis venu réinstaller un ancien modèle, la personne m’a accueilli avec son Natel à l’oreille… » Ces quelques situations rejoignent les 20% de cas étiquetés « complexes » qui seront traités après fin 2027, autrement dit après le remplacement de 80% des compteurs actuels, comme exigé par la Confédération.
Le stockage des données soulève lui aussi un certain nombre d’interrogations. À celles et ceux qui craignent d’être « observés », Yvan Monnet rappelle que ces données sont cryptées : « Seul le département chargé de la facturation peut faire le lien entre l’adresse IP d’un compteur et un nom. Les autres acteurs de l’entreprise n’ont pas la possibilité de savoir qui consomme quoi. En revanche, nous sommes désormais à même de repérer un problème ou une surconsommation et, ainsi, d’intervenir si nécessaire. »
Yvan Monnet prépare son intervention chez son client.