
Les smart meters en bref
On appelle smart meters (en français, compteurs intelligents), ces appareils qui remplacent nos bons vieux boîtiers à chiffres. « En réalité, il s’agit de véritables micro-ordinateurs », souligne Laurent Antille, responsable du secteur Mesures chez OIKEN. « Ils enregistrent à la fois l’énergie consommée et celle produite sur place. » Un vrai plus pour les clients, qui reçoivent ensuite une facture de décompte tous les deux ou trois mois. Aux oubliettes donc les acomptes et les mauvaises surprises que réservait parfois le décompte final, lorsqu’il fallait s’acquitter de la différence ! Plus besoin non plus d’ouvrir sa porte aux employés chargés de relever les chiffres : « Les données brutes sont directement envoyées à la centrale via le réseau 4G – celui que l’on utilise déjà avec nos téléphones mobiles. À cet effet, chaque appareil est équipé d’une carte SIM », explique-t-il. Bien entendu, ces données sont anomymisées et stockées sur un serveur en Suisse ; leur transfert se fait de façon cryptée et elles ne sont pas transmises à des tiers : « Le niveau de sécurité est comparable à celui de l’e-banking et a également été validé par l’Institut fédéral de métrologie (METAS). »
Optimiser sa consommation
Les avantages ne s’arrêtent pas là. Dès la fin de l’année, un nouveau portail devrait voir le jour chez OIKEN. Son but : permettre aux clients de suivre précisément l’évolution de leur consommation, soit un excellent outil pour repérer, par exemple, un appareil particulièrement énergivore qui mériterait d’être remplacé. « Si l’on observe une hausse à une certaine heure, on pourra se demander ce que l’on a enclenché à ce moment-là », ajoute Laurent Antille. Les smart meters sont également un atout pour les bâtiments équipés de panneaux solaires, qui profiteront des pics de production pour faire tourner un appareil plus gourmand, tel un lave-linge.
Enfin, cette nouvelle technologie facilitera aussi les regroupements pour l’autoconsommation (communautés d’autoconsommation, RCP et RCP virtuel). « Il s’agit d’encourager les propriétaires d’installations solaires, quelle que soit leur taille, à vendre leur courant « maison » à leurs voisins ou à des personnes habitant la même commune », explique Laurent Antille. À la clé, davantage d’autoconsommation et des économies sur la facture d’électricité, puisque l’acheteur, qui consomme local, s’épargne, selon le modèle de regroupement, tout ou partie des frais d’acheminement du courant.
Des avantages pour les réseaux d’électricité
De l’autre côté du miroir, ces nouveaux appareils permettront à OIKEN d’être plus efficace : « La production de photovoltaïque fait circuler davantage d’électricité dans les câbles », résume Laurent Antille. « En mettant le réseau à jour, en le renforçant aux endroits où c’est nécessaire, nous serons en mesure d’éviter les dysfonctionnements. Et lorsque, malheureusement, ce genre d’incident arrive, nous voyons immédiatement où intervenir ; nous sommes aussi à même d’estimer l’importance du problème et d’apporter une réponse appropriée en envoyant un monteur ou une équipe, en fonction de son ampleur. »
Démarrés en juin 2024, les travaux prévoient le remplacement de 20 000 compteurs chaque année en moyenne. « D’ici fin 2027, nous en aurons posé plus de 80 000, soit 80 % du parc dans la zone de desserte de OIKEN », souligne Laurent Antille. « Il s’agit ainsi de se mettre en conformité avec la Loi sur l’électricité votée en 2018. » Les personnes concernées sont averties par courrier avant la visite.